Un proto de slot en kit

Comme pour la Bocar ou la Lotus 40, autres nouveautés de la marque, la Matra est commercialisée dans la gamme Proto Slot Kit, en kit peint, ou RTR dans la gamme «Prestige». Le kit comprend : Une coque peinte, les pièces en résine (plaque support pilote, pilote, cockpit, inserts de jantes, aileron, cache trompettes d’admission, treillis arrière avec cul de boite et échappements et un rétroviseur), une tige de métal pour former l’arceau, un thermo pour les globes de phare, une planche de décalques et un certificat numéroté.

Sans qu’il soit obligatoire d’y avoir recours, j’ai commandé, avec le kit, un châssis métal KR-01 puisque la Matra est conçue pour le recevoir. Vous pouvez retrouver un premier article sur le KR-01 ici. Le châssis est livré avec son moteur (Slot-It) et sa transmission. La dernière chose a ajouter, pour pouvoir faire une auto roulante, sera un set de 4 roues BRM alu (diamètre 12,8 mm X 6,5 mm + pneus 20 mm X 7 mm).

L’assemblage du châssis se fait assez simplement. La première chose à faire est de séparer les entretoises et supports d’axe qui sont «imprimés» sur le support moteur. Deux petits coups de cutter plus tard, c’est fait. L’insertion du moteur dans son berceau se fait très naturellement. J’ai retenu un NSR 20.000tr (j’en ai tout un stock qui dort!).

Il faut ensuite s’occuper d’insérer chaque support d’axe dans son logement. Je les ai collés à la Cyano en prenant soin de les maintenir, pendant la prise, au plus près du moteur. En effet, les logements prévus sont un peu grands (NdPSK : ce problème sera résolu sur les prochains bâtis). N’ayant pas trouvé dans mon stock de pièces un pignon s’adaptant à la couronne, je me suis rabattu sur une transmission Slot-It alu/laiton. Problème, les axes fournis ne sont pas en 3/32 qui est le diamètre des axes Slot-It. J’ai donc pioché une paire d’axes dans ma réserve. L’axe assemblé et monté, il y a, évidemment, du jeu avec les supports d’axes. M’enfin, ça tourne! C’est l’essentiel.
 

Le berceau portant le moteur et l’essieu prend place sur le châssis à l’aide de 4 vis. L’empattement sera réglé plus tard, en présentant la carrosserie sur le châssis. L’étape suivante consiste en l’installation du train avant. Il faut plier à la pince, les supports d’axe, pour les amener à la verticale. Attention à ne pas vous tromper de sens car le métal n’acceptera peut-être pas d’être plié et déplié sans dommage. Notez qu’il est parfaitement possible de souder s’il y a un «accident». Je l’ai déjà fait sur des châssis de conception et de matériaux similaires. Ensuite, il suffit d’insérer la traverse en polyamide. Elle est maintenue au châssis par une excroissance qui trouve place dans un des logements ovales sur le support d’axe. Dans le cas de la Matra, il faut choisir l’emplacement avant. L’axe passant par celui étant le plus en arrière.

N’oubliez pas de mettre les petites vis M2, 2 en-dessous et 2 au-dessus, qui vous permettront de régler la hauteur et le jeu vertical de l’axe avant. Il n’y a plus qu’à coller, ou souder, le puits de guide, mettre le guide, les tresses et raccorder les fils au moteur pour avoir un châssis roulant. Ensuite, il faut procéder au montage châssis/carrosserie.

Positionnez l’une sur l’autre, réglez l’empattement en faisant coulisser le berceau moteur, serrez quand le réglage convient puis repérez les trous à forer à l’aide d’un feutre indélébile. Il n’y a plus qu’à utiliser la Dremel.

De l'importance de la documentation

Ceci étant fait, je suis passé à la décoration. Le décalque le plus difficile a été l’entourage blanc du museau. Patience, alcool à bruler et délicatesse sont les ingrédients indispensables. Armez-vous aussi de pinceau, coton tige et d’un mouchoir en papier pour l’application. Je vous recommande aussi, avant d’appliquer le décalque, de passer la surface de pose à l’eau savonneuse (eau + liquide vaisselle) afin de pouvoir déplacer le décalque facilement et autant de fois que souhaité. L’alcool à bruler a tendance à faire adhérer le décalque. Si vous n’êtes pas «pil-poil» du premier coup, bouger le décalque sera alors périlleux pour son intégrité. Les décalques blancs, à poser autour de feux arrière, sont venus à bout de ma patience. Ne réussissant pas à éliminer tous les plis, je me suis résigné à ne pas les mettre et à faire le blanc au pinceau. Le résultat est moyen. Ce sera ma «Kikitouch» pour ce modèle. Le reste des décalques ne pose pas de grande difficulté du moment que l’on prend son temps et que l’on applique les conseils donnés. Attention, Chris n’ayant pas trouvé de photo du côté droit de la voiture, il a fait confiance à des précédents montages qui se sont avérés, malheureusement, faux. Chris a donc fait imprimer un «31» rectangulaire qu’il ne faut pas utiliser. Par contre, il manque un «Simca». Chris a commandé un additif à son fournisseur. Il suffit de le réclamer si vous ne l’avez pas eu dans votre boite. Les premiers kits ayant été livrés avant que l’additif soit demandé. Dernière anomalie, le fond du rond "31" de droite devrait être gris. Le numéro étant rétro éclairé, il n'y avait pas de peinture sur la carrosserie à cet emplacement. Attention aussi à l’emplacement du «Ducelier – Ferodo» qui n’est pas le même à droite et à gauche.

Poildecutage

Décalques appliqués et secs, feux arrière peints et secs, j’ai vernis l’ensemble au vernis brillant Motip. Pendant le séchage, je me suis occupé de peindre: Le support pilote, couleur alu (l’intérieur des Matra est plutôt une sorte de vert kaki mat, mais bon…), le pilote (je lui ai fait une combinaison bleue.

Une photo découverte un peu tard me confirme que Pesca avait une combinaison… blanche en 70!), le casque vert (facile), le cul de boite alu, les accessoires autour «gun metal» et le reste en noir. Avant de peindre la pièce qui recouvre l’habitacle, il a fallu mettre quelques coups de lime pour l’ajuster au mieux avec la carrosserie. Ensuite, apprêt blanc, peinture blanc brillant et vernis mat.

J’ai apporté quelques détails supplémentaires à la finition de mon kit. J’ai mis des clignotants orangés dans les logements de phare, des écrous de roue à serrage central,  bleus à gauche et rouges à droite et une visière au casque de «Riton». Des modifications sur la voiture sont apparues entre les essais et la course. C’est ainsi que j’ai ajouté deux petites réglettes aérodynamiques sur le capot avant et que j’ai modifié le support de rétroviseur.

Le rétroviseur, lui-même a changé de forme et est passé d’un «obus» à un «demi-obus». Transformation faite à la lime.

Toutes les autres modifications ont été faites avec des pièces de récupération. J’ai peint les détails noirs, entrées d’air, joints de portes et capots… et le cache admission qui sera, en plus, «brushé» à l’alu.

Les bulles de phare ont été découpées non sans mal (les yeux toujours !). Enfin est venu le moment de former l’arceau. Je l’ai fait à la pince et après quelques tâtonnements, j’ai trouvé les bons angles et longueurs.

J’ai percé la coque pour pouvoir enfoncer et coller plus solidement la pièce qui est derrière le pilote. La barre qui descend vers le moteur est collée. J’ai fait une tentative de soudure mais sans succès. J’ai mes limites. L’ensemble est passé à la peinture chrome.

L’aileron, peint lui aussi au chrome et vernis, est collé entre les deux supports en photo découpe qui, eux, ont été peints en blancs recto et verso. L’ensemble est assemblé et collé à la carrosserie au KristalKlear. Au moins quand ça pète après une sortie de piste, ça n’arrache pas la peinture! J’ai testé!

La voiture montée est belle et à fière allure. J’ai presque peur d’aller l’essayer… je me connais, je ne saurais pas être raisonnable.

Juste une mise au point...

Dès les premiers mètres, l’auto a su me faire comprendre que ce n’était pas la peine de chercher à faire tomber les chronos. Elle sautille à l’accélération et le comportement en virage n’incite pas à l’attaque à moins d’être suicidaire. L’auto est «raide». Aucune progressivité dans les pertes et retours d’adhérence. Je réussi péniblement et sur la défensive, un modeste 10.25 (12 volts). Les causes sont identifiées.

Le châssis ne permet aucun tilting, il y a un jeu trop important dans l’axe arrière (cela engendre aussi un bruit de transmission guère plaisant) et le moteur bouge dans son logement. Bref, il faut revenir à l’atelier. Pour l’effet suspension du châssis, j’ai ovalisé, à la lime ronde, les trous du châssis pour que les vis passent «à l’aise», sans toucher le châssis. Il suffit ensuite de ne pas serrer à fond pour qu’il y ait du jeu. Le moteur a été collé sur son support. L’opération la plus «compliquée» a été de réduire le jeu de l’axe arrière. Les supports d’axes étant spécifiques il me fallait réduire le diamètre intérieur. La chose fût faite en faisant couler une goutte de Cyano dans chacun des supports d’axe, l’axe étant en place. Il faut, ensuite, ne pas cesser de le faire tourner, à la main, tout en le maintenant le plus en avant possible. Il est important de ne pas s’arrêter de tourner tant que la Cyano n’a pas durcie, sinon l’axe sera collé aussi! La Cyano figée, j’ai ainsi réalésé le diamètre intérieur de l’axe et supprimé le jeu. Une goutte d’huile sur les supports d’axe, un film de graisse sur la couronne et retour en piste.
 

NdPSK : des modifications ont été apportées sur la nouvelle série de KR01. Le bâti moteur a été modifié ainsi que les paliers et les problèmes évoqués ci dessus résolus. De plus, des vis M2 plus longues permettent un réglage plus précis du train avant.

Ça va beaucoup mieux. Il y a moins de bruit et, surtout, il y a beaucoup moins de sauts du train arrière. L’attaque devient possible et les chronos descendent jusqu’à obtenir un 9.659. C’est bien, mais je sens qu’il y a encore des problèmes. Effectivement, un pneu arrière frotte sur le pignon moteur et l’autre ne tourne pas bien rond.

Un petit réglage et une séance de rodage au papier de verre plus tard, je repars pour une série de tour que j’arrêterais après une belle sortie de piste ayant éparpillé les trois morceaux de l’aileron et la barre longitudinale de l’arceau de sécurité dans le décor.

Heureusement, j’ai tout retrouvé et j’ai bien fait de coller au KristalKlear car il n’y a aucun bobo à la peinture. Sagement, j’en restais là, d’autant que le chrono est descendu à 9.244 ce qui place ma Matra 660 dans les 10 premières de mes autos Le Mans 70, malgré un poids respectable.

Il y a, sans doute, moyen de descendre sous les 9 secondes en mettant des pneus taille basse à l’avant. Mais se serait «pousser au crime»… (Finalement, quelques jours plus tard, je n'ai pu m'empêcher de rajouter un bout de mousse entre le châssis et le dessous de l'habitacle, j'ai gagné en amortissement, et de monter la tension à 14 volts. Sans dommage pour l’auto, le meilleur temps est passé sous la barre des 9 sec. au tour avec 8.847)

Un rappel pour cette Diva?

J’espère, si vous aimez les Matra, que vous avez commandé rapidement car comme pour les autres nouveautés de Noël, la 660 est épuisée chez PSK. Avec le succès rencontré, peut-être que Chris en refera un tirage? Si vous êtes intéressés, manifestez-vous, ça pourra, éventuellement, le décider… A ce jour (05 01 2013), il en reste (Matra, Bocar, Lotus 40...) chez certains détaillants. Utilisez les liens de nos annonceurs. Pour ma part, je suis bien content d’ajouter cette belle bleue à ma grille de départ des 24H 70. 

Le châssis KR-01, une fois les petits défauts de jeunesse corrigés, sera une alternative très intéressante. Tel quel, il est performant sur une piste de style Carrera. Sur du Ninco, il faut soigner le montage et faire en sorte qu’il soit capable d’exploiter, en douceur, l’adhérence de la piste espagnole. Enfin, ce n’est pas le plus négligeable par les temps qui courent, fourni avec un moteur Slot-It, son prix est extrêmement compétitif. Etudiez la question pour votre prochain scratch. 

En cherchant de la documentation sur le Net, je suis tombé sur des vidéos absolument extraordinaires. Je vous place les liens ci-dessous et je vous encourage vivement à aller les visionner.

Vidéos:

24 Heures du Mans 1970: Arrivée des autos 1 par 1 dans la voie des stands. Départ où l’on s’aperçoit que la 31 est partie bien tard. Image de la course, des premiers ravitaillements. Plein de plans sympas où l’on peut voir plein de pilotes, leur combinaison, leur casque… Une mine de renseignements pour les maquettistes. C'est là.

Les 24H du Mans 1970 en 2 parties. Superbe documentaire amateur, malheureusement pas toujours très net. Préparatifs d’avant course, le départ… la course.
Partie 1
Partie 2

Pour le plaisir des oreilles, un petit coup de V12 Matra. Vidéo perso.

Modèle

Marque : Proto Slot Kit
Ref : CB071
Course : 24 Heures du Mans 1970
Equipage : JP Beltoise - H Pescarolo
Coloris : Bleu et blanc 

Dimensions

Echelle : 1/32
Poids : 97gr
Empattement guide/axe ar : 90 mm
Largeur essieu ar : 59 mm
Poignée utilisée : 25 ohms
Meilleurs tours : 
9.244 tension 12v
8.847 tension 14v
-- tension 16v

Mécanique

Moteur : NSR Shark 20 Small can
Châssis : Métal
Carrosserie : Résine
Jantes : BRM Alu
Eclairage : Non
Digital : Adaptable

Tous les essais CRWeb sont réalisés sur le CROTT
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