AUDI R18 TDI Le Mans Miniatures - 1/32eme (privé)
L’Audi R 18 TDI est la dernière «arme fatale» de la marque d’Ingolstadt. Celle qui lui a permis de tenir en échec les Peugeot lors des dernières 24H du Mans.
Personnellement, je ne suis pas «fan» des protos engendrés par le règlement ACO 2011. Je trouve les autos assez laides, en particulier à cause des dérives dorsales. L’Audi, en particulier, est très carrée, massive. Elle est impressionnante, agressive… mais pas belle. Néanmoins, les goûts et les couleurs…
Présentez moi
Le modèle présenté par Le Mans Miniatures est la reproduction du prototype présenté à la presse au début de la saison 2011. Sans surprise, et conformément au savoir faire de Benoît Moro et de son équipe, le modèle réduit est superbe et fidèle. Est-ce que le choix de reproduire une auto totalement noire sera «vendeur», l’avenir nous le dira. Mes yeux me permettent encore de suivre une auto noire sur une piste de la même couleur mais je sais que cela est un obstacle pour certains, en particulier lors de compétition.
Détails et finitions impressionnants
Pour revenir à la miniature, les détails et la finition sont impressionnants. C’est vraiment Le Meilleur de la Miniature ! Je l’ai toujours dit, il faudrait être aveugle pour prétendre le contraire, les LMM sont visuellement au top niveau. Par contre, jusqu’à présent, j’ai le plus souvent été très déçu par les prestations dynamiques de ce qui est, quand même aussi, des voitures de circuit routier miniature. Au point que j’avais cessé d’essayer les nouveautés de la marque mancelle.
Le bouche à oreille m’ayant alerté d’une sensible amélioration sur ce dernier modèle présenté, j’ai décidé d’ ouvrir l’accès de mon circuit à cette LMM.
Comme lors de chaque essai, je commence par démonter la voiture pour voir ce que cachent ses dessous.
C’est toujours une opération très délicate d’ouvrir une LMM. Le nombre de petites pièces rapportées, rétros, anneau de remorquage, essuie-glace, antennes… etc, est conséquent et le risque d’en décoller ou, pire, d’en casser est important pour qui a de gros doigts plein ses mains… comme moi!
Ça n’a pas loupé, j’ai «pété» les deux rétroviseurs.
Moteur Slot It
Ceci étant fait, la voiture ouverte laisse apparaître un châssis en une seule partie. Il reçoit un support moteur «In-Line», une transmission, des jantes sont en alu vissées, un guide et un moteur Slot-It (Flat-6).
La qualité du matériel utilisé n’a rien à voir avec les précédents modèles ou, par exemple, les guides et tresses étaient bon à être mis directement à la poubelle … à moins de se contenter de rouler sur une piste parfaitement plane et avec le ou les aimants.
Mes seuls à priori défavorables ont été pour :
- le guide, très en arrière de l’axe avant et qui pivotait mal,
- le poids conséquent du «bestiau» (118gr !),
- l’absence de débattement du train avant.
En ce qui concerne ce dernier, je me dois de signaler qu’il est correctement réglé. Sur le marbre, les roues avant effleurent le sol alors que la lame du guide est totalement dans la rainure.
Avant de prendre la piste, j’ai fraisé le haut du puits de guide et placé les fils autrement pour que le guide pivote sans résistance.
J’ai commencé avec une tension raisonnable (12v) en souvenir de mémorables sorties de pistes avec quelques modèles précédents. Je me souviens en particulier d’une Porsche 917/20 qui a laissé des traces et des morceaux de résine sur le sol en béton de mon garage.
Avec cette tension «basique» le pourtant puissant Flat6 Slot-It peine à entraîner la lourde Audi. C’est surtout à l’accélération que c’est «mou du genoux». Les reprises sont paresseuses. La vitesse de pointe est correcte.
Le freinage est moyen, le poids n’y est sans doute pas étranger.
Tous les essais CRWeb sont réalisés sur le CROTT
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Ca tient la route
La tenue de route est bonne. Les pneus sont très efficaces sur ma piste Ninco (malgré une température toujours hivernale de 6° et un taux d’humidité à même de ravir un troupeau d’escargot).
Le premier contact est plutôt sympa et très, agréablement, surprenant. Le fait est, voilà une LMM qui accepte de rouler, plutôt bien, sans avoir à la «charcuter».
Fort de ces premiers tours encourageants, j’ai haussé le rythme afin de faire parler le chrono. Là, les choses se sont un peu gâtées.
Le guide, très en arrière du train avant et donnant un empattement réduit (83mm), induit une stabilité précaire en ligne droite et un manque de progressivité certain lors des pertes d’adhérence du train arrière qui prennent, en plus, rapidement de l’ampleur à cause du poids.
Rester efficace tout en étant à la limite n’est pas facile.
Suivez le guide
Un autre problème apparaît. Le train avant n’ayant aucun débattement vertical (il n’y a pas la place, les pneus passent à peine à 1 mm des ailes), la moindre irrégularité sur la piste déstabilise la voiture. Ça «remue» pas mal, ça freine la voiture et ne donne pas confiance pour aller chercher les dernières fractions de secondes. Dans ces conditions, le meilleur temps affiché par le DS200 est de 10.25 sec. Pas de quoi s’exciter compte tenu que l’on a affaire à un «proto» moderne, large, bas et servi par des pièces Slot-It.
Histoire d’en avoir le cœur net, j’ai poussé le «potar» de l’alimentation jusqu’au 14v habituels.
On respire
Là, le moteur «respire» bien mieux. Les reprises plus vives participent à un meilleur contrôle de la voiture en virage. Par contre, le train avant encaisse encore moins les bosses, aussi petites soient-elles. J’ai bien tenté de donner du jeu à la carrosserie et au support moteur en dévissant le plus possible les vis sans aucun succès. La coque même libérée au maximum ne prend aucun jeu et ne donne, donc, aucun effet de suspension et d’amortissement.
Je me suis fait une raison et je suis parti à la chasse au chrono dans des conditions extrêmement proche du «sortie de boite». Après tout, c’est bien la philosophie des essais CR.
J’ai réussi à «claquer», assez rapidement, un 9.211 (plus d’une seconde de gagnée avec, seulement, 2 volts de plus) de bonne facture avant d’enchaîner avec une très grosse sortie de piste à pleine vitesse en ligne droite. Le train avant, bousculé par une bosse, à fait sortir le guide de la rainure et les presque 120gr de résine «high tech» de l’Audi LMM ont été s’encastrer dans le rail de sécurité et le coin du mur à l’entrée de la parabolique.
Le bilan